Manger salé, gras et protéiné le matin

En France, nous avons été mal habitués : croissants, tartines-beurre-confiture, céréales, jus d’orange et boissons chaudes sucrées ne permettent pas de bien commencer la journée. Pourtant, manger sucré dès le réveil s’avère délétère pour la santé.

A quand les bonnes informations ?

A raison de 3 repas par jour, nous passons la moitié de notre temps - soit 12h - en phase post-prandiale, à savoir, en état de digestion. Certains mangent
le matin, d’autres non : 87% des Français petit-déjeunent mais seulement 15% des sondés consomment du salé. A mon sens, il est profitable de s’écouter... Si la faim arrive, il est nécessaire de prendre ce temps, si elle ne pointe pas le bout de son envie, alors il est tout à fait naturel de remettre cela à plus tard. Suivant le contenu de votre dernier repas, vos aptitudes à digérer - lentement ou rapidement - la présence d’enzymes en quantité suffisante, votre activité après diner et tant d’autres facteurs, votre digestion n’est peut-être pas terminée.

Dans la mesure où votre organisme sait se manifester quand il le souhaite, il ne sert à rien de manger sans appétit. L’appétit vient en mangeant. Pas nécessairement ! Au delà de ce que l’on nous a inculqué, une première base est de comprendre que le corps appelle lorsqu’il en ressent la nécessité. Il est primordial d’apprendre à s’écouter, reconnaitre les signaux, faire la différence entre la faim réelle, une pulsion compensatoire d’ordre psychologique ou émotionnel, ou l’appel de nos 2kg de bactéries pré- sentes dans notre microbiote. Seul bémol... Si vers 11h du matin, vous vous jetez sur la nourriture alors même que le repas du midi arrive, il est préférable de petit-déjeuner. La nutrition est à entrevoir au cas par cas et ne doit pas être une discipline généralisée.

Du côté des bénéfices du petit-déjeuner...
Certaines études ont démontré que sauter le petit-déjeuner :
- multiplie par 4,5 le risque d’être en surpoids
- augmente le risque d’accident cardiovasculaire de 87%

- augmente la mortalité toute confondue de 19% par rapport aux personnes mangeant le matin
- accroit de 33% le risque de développer un diabète de type 2
Certaines explications peuvent expliquer ces effets :
- les enfants qui sautent le petit-déjeuner sont moins actifs physiquement et absorbent moins de fibres
- le grignotage et des repas plus caloriques le midi et le soir pour compenser
- en cas de diète restrictive, le corps augmente la sécrétion de ghréline (hormone de la faim), fait baisser la leptine (hormone de la satiété et de la régulation des graisses de l’organisme) et l’insuline pour inciter à consommer davantage.
Toutefois, il y a un « mais »...

“Nous passons la moitié de notre temps en digestion. Plutôt que d’opter pour un petit-déjeuner sucré, régalez-vous avec des poissons gras, des oeufs à la coque et du bon gras !”

Le mythe du petit déjeuner comme le plus important repas de la journée, a été principalement prescrit par le chirurgien américain Kellogg - inventeur des corn-flakes et fondateur de la Kellogg Company - qui a promu le petit déjeuner comme repas sain. Pendant des décen- nies, cette croyance a servi à faire vendre de nombreux produits.
Aussi, manger le matin augmente l’apport alimen-
taire global de la journée. Il a été prouvé que ceux qui prennent un petit-déjeuner ne brulent pas plus de calo- ries que ceux qui jeûnent jusqu’à midi avec environ 550 calories de moins ont été comptabilisés. Vous compren- drez donc qu’il est donc fondamental de se méfier de ce qui vous été enseigné, comme le café, le jus d’orange, ou le bacon dans certains pays, et en France à mettre en avant, viennoiseries, pains, laitages...

Quelles sont les raisons du petit-déjeuner salé ?

Chaque matin, 4 sécrétions enzymatiques et
- la dopamine - booster de la motivation et de l’énergie
- qui se met en route, a besoin de tyrosine. La tyrosine est un acide aminé c’est à dire, le fragment d’une protéine
- l’insuline
- les lipases qui métabolisent les graisses
- les protéases quant à elles qui gèrent les protéines

Plutôt que d’opter pour du sucré, régalez-vous avec un petit-déjeuner protéiné et gras. Vous pouvez vous tourner vers des poissons fumés, des sardines ou maquereaux, ainsi que des laitages de brebis ou de chèvre, des oeufs de préférence à la coque. Il est d’ailleurs conseillé de manger le fromage le matin plutôt que le midi ou le soir. Les protéines permettent la réduction de la vitesse d’assimilation des aliments glucidiques consommés en augmentant le temps de digestion et en réduisant l’index glycémique des aliments. Le pic de sécrétion d’insuline sera plus faible et nous évitera le fameux coup de pompe de fin de matinée. Mangez gras avec des oléagineux comme amandes, noisettes, noix du Brésil mais faites attention aux quantités ingérées.
Si vous avez une pratique sportive assez intense dans la matinée, vous pouvez vous faire un jus de fruits et de légumes pour tamponner les acides que le sport a fait sortir. L’idéal est d’aller vers des légumes alcalins : radis, persil, betterave, carotte par exemple et des fruits comme pomme, abricot, pêche. Sinon, pas de jus de fruits le matin, les jus de légumes sont préférables !

Il est délicat pour nous, Français, de manger odorant et salé le matin. Qu’aurions-nous mangé si nous avions été Allemands ou Anglais ? Tout est une question de culture et d’habitude...

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